C’est l’ordre d’insectes le plus riche en espèces : 400.000 espèces identifiées, regroupées en 500 familles. C’est ce qui a fait dire à un célèbre biologiste britannique (Haldane, 1892-1964) : « le Créateur, s’il existe, a une passion démesurée pour les coléoptères ».
Leur caractéristique commune : une paire d’ailes antérieures durcies, les élytres, se repliant sur le dos de façon jointive, formant ainsi un étui (coleos = étui) avec une ligne nette de séparation gauche/droite. Pensez à une coccinelle (non, pas la voiture).
Ils ont aussi tous des mandibules, pièces buccales broyeuses (tout comme nos amis les orthoptères ou les odonates). Mais à partir de là, quelle créativité dans le choix de leur alimentation ! Certains se nourrissent de végétaux (parfois une seule espèce végétale) vivants ou morts, d’autres sont prédateurs, certains sont fossoyeurs ou amateurs d’excréments…
Les coléoptères connaissent 4 stades de développement : œuf, larve, nymphe, imago. Au moins ! Puisque certaines espèces y ajoutent un deuxième stade larvaire, physiologiquement complètement différent du premier. C’est le cas des méloés, parasites des anthophores (abeilles solitaires) : la larve primaire a des yeux et des pattes crochues pour s’accrocher à une anthophore qui la transporte inconsciemment jusqu’à son nid ; la larve consomme alors l’œuf de l’anthophore, pour engranger des premières forces autant que pour éliminer la concurrence; puis elle mue en une larve secondaire adaptée au bain de miel à consommer: mandibules en cuillère, yeux absents (à quoi serviraient-ils?), larve bedonnante pour mieux flotter, avec stigmates sur le dos pour éviter l’asphyxie. Vous auriez pensé à çà, vous ?
Malgré d’âpres négociations avec l’éditeur responsable de cette merveilleuse revue, je n’ai pas obtenu l’espace suffisant pour vous décrire les 500 familles de coléoptères. Je me contenterai (vous vous contenterez) donc de quelques commentaires concernant des familles particulièrement abondantes chez nous :