Vous commencez maintenant à connaître les entomologistes et leur manie d’utiliser des mots compliqués : en appelant les papillons des « lépidoptères », ils ont (pas) simplement voulu attirer votre attention sur la spécificité de cet ordre d’insectes, à savoir la présence d’écailles (lepidos en grec) sur leurs ailes. Des écailles qui leur donnent leurs merveilleux dessins et coloris, mais aussi une grande fragilité : ils perdent très facilement ces écailles, et c’est pourquoi il faut traiter ces bestioles avec délicatesse (utiliser si nécessaire un filet soyeux et bloquer très rapidement le mouvement des ailes pour éviter leur frottement sur la surface du filet). Les ailes étant constituées de deux membranes de chitine adossées l’une à l’autre, les écailles qui les recouvrent peuvent donner un aspect tout-à-fait différent aux deux faces.
Il y a deux grands sous-ordres de papillons : les rhopalocères et les hétérocères. Les rhopalocères ont des antennes à extrémité épaissie en massue, en club de golf ou en coton-tige (rhopalon, massue et kéras, corne). Les hétérocères ont toutes sortes d’antennes (plumeuses, filiformes,…) mais pas de massue. Les rhopalocères sont communément appelés « papillons de jour », et volent effectivement exclusivement de jour. Par contre, tout papillon qui vole le jour n’est pas nécessairement un rhopalocère, puisque beaucoup d’espèces d’hétérocères volent également le jour ; les appeler « papillons de nuit » comme c’est l’usage entraîne donc une forte confusion. Et tant qu’on est dans les malentendus, il est faux de croire que tous les papillons de nuit ont des couleurs ternes : certains sont magnifiquement colorés. On dénombre en Belgique (au Scheutbos) 104 (24) espèces de rhopalocères et 2240 (251) espèces d’hétérocères.