Histoire des Chartreux

 

 

HISTOIRE DES CHARTREUX

 

 

 

 

 

·     L’origine fut un geste tellement insignifiant en soi, que son énorme répercussion tient vraiment du prodige. Un beau jour (comme dans toute les belles histoires légendaires), Pierre d’Asse ou Pierre Van Assche, habitant de Moortebeek planta, en 1443, un tilleul et deux aubépines au sommet du Hooghecauter, à Scheut.

 

 

 

·     En 1446, il plaça à cet endroit une statuette de la Vierge.

 

 

 

·     En 1449, la nuit de la Pentecôte, Oh stupeur, Marie fut enveloppée d’une clarté miraculeuse. Plus de 10.000 pèlerins vinrent honorer Marie. La Vierge fit connaître sa volonté d’être honorée à Scheut sous le nom de « Mère de Grâce ». Ce lieu devint célèbre par ses miracles.

 

 

 

·     Scheut, devenu lieu de pèlerinage, amena  une affluence énorme de visiteurs. On bâtit près du tilleul des auberges pour les loger. Les offrandes atteignirent un chiffre si élevé que le magistrat de Bruxelles proposa à l’évêché de Cambrai, d’y construire une chapelle. A l’époque, nos églises dépendaient de Cambrai. La description des bâtiments des Chartreux mentionne d’ailleurs, en 1489, une maison dite « de Cambrai ».

 

 

 

·     En 1450, le jeune Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon, posa la première pierre de cette chapelle dédiée à la Mère de Grâce.

 

 

 

·     En 1453, vu la vogue toujours croissante de la Vierge miraculeuse, on conçut le projet de bâtir un monastère près de la Chapelle. On y appela des moines, de l’ordre de Saint Bruno, qui y établirent une chartreuse (nom qui désigne un couvent de chartreux, construit en un lieu isolé). Les ducs de Bourgogne ainsi que le dauphin de France, le futur Louis XI, gratifièrent le monastère de nombreuses donations.

 

 

 

 

·     En 1456, la Chapelle, de 50 x 30 pieds, était entourée d’un mur de 
7 pieds de haut.

 

·     En 1469, le duc de Clèves posa la 1èrepierre d’une église. Autour de l’église étaient groupés : cloître, cellules des religieux, salle du Chapitre, librairie, brasserie, grenier à blé, écuries et ferme, dénommée «Scheuthof».

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·     Ces constructions furent possibles grâce aux dons de Philippe le Bon, de Charles le Téméraire et du seigneur baron de Ravenstein. Le Domaine de ce dernier constituait un fief de la cour de Brabant. La ferme de Ravenstein était située à la limite Sud du site du Scheutbos.

 

Aujourd’hui, au coin de la rue Tarentelle et de la chaussée de Ninove, il y a un restaurant-hôtel qui se nomme encore « Ravensteinhof ».

 

 

 

·     En 1531, la très belle Eglise de Scheut, en style gothique,  fut consacrée.

 

o   L’édifice était orné de 13 magnifiques vitraux peints offerts par des "Grands", tels que l'Empereur Maximilien, Marguerite d'Autriche, l'archiduc Philippe le Beau, Charles-Quint, son frère Ferdinand et sa soeur Eléonore, reine de France, etc....

 

o   Le cloître (avec 43 vitraux d’art) de la Chartreuse était regardé comme le plus beau et le plus grand du Brabant (cfr. Alphonse Wauters)

 

 

 

Au Sud, la Chartreuse 
était bordée

par le chemin de Dilbeek 
(l’actuelle chaussée de Ninove).

Vers le Nord, au delà du cloître 
et du grand jardin, 
s’étendaient des prairies, 
bordées au Nord-Ouest,
par un petit bois et 
par de belles campagnes.

Ci-contre, 
l’ancienne Chartreuse de Scheut

(dessin de Drury en 1834).

 

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·     Les collines au Nord-Est du couvent étaient riches en sources; dès 1460, on commença à creuser des étangs. L'eau était conduite par canalisations au couvent et conservée dans des puits maçonnés.

 

 

 

·     Les Chartreux possédaient 4 viviers dont deux étaient dénommés « Etangs Noirs », la roselière du site du Scheutbos est probablement le vestige des 2 autres viviers.

 

 

 

·     On raconte, qu’une nuit, le frère Herman Coolsmet plongé dans une profonde méditation, fut troublé par le coassement des grenouilles. Il leur commanda de se taire ou de quitter la contrée et tant que les Chartreux résidèrent à Scheut, on n’y eut plus de grenouilles !

 

 

 

·     Au XVIe. siècle, il existait une léproserie, bâtie hors du village de Molenbeek et qui domine le chemin qui vient de Molenbeek vers le hameau de Scheut.

 

 

 

·     Au mois de novembre 1576, les troupes espagnoles d'Alost s'introduisirent au couvent des Chartreux.

 

 

 

·     En 1579, les Calvinistes, pour se venger des persécutions religieuses, emportèrent meubles, matériaux et précieux débris sur des chariots escortés d’une trompette. Ils brûlèrent ce qu'ils ne purent emporter. Le couvent des Chartreux fut détruit.

 

 

 

·     En 1585, quand les esprits furent apaisés, les Chartreux allèrent fonder un nouveau couvent en ville à l’endroit de l’actuelle rue des Fabriques.

 

 

 

·     Les Chartreux restaurèrent la petite chapelle de Scheut avec l’oratoire.  Grâce à ces travaux, la chapelle resta un lieu de pèlerinage très fréquenté.

 

 

 

·     Les Musées Royaux d’Art et d’Histoire possèdent un cuivre ancien qui représente les miraculés portant des vêtements du XVIIe. siècle, venant implorer la Mère de Grâce.

 

 

 

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·     Ci-contre, un plan des biens des Chartreux en 1735.  Les Chartreux possèdent encore d’autres plans anciens de leurs biens Scheut.

 

·     En 1783, Joseph II abolit l'ordre religieux des Chartreux.

 

·     Vers 1795, sous la république française, la chapelle fut vendue comme bien national en même temps que le « Scheuthof ».

 

 

 

·     Après toutes ces péripéties, le plus surprenant est qu’une petite statuette de Notre Dame de Grâce à Scheut a miraculeusement échappé à toutes les destructions et est parvenue intacte jusqu’à nous.

 

Elle se trouve dans la chapelle de Notre Dame de Grâce de la Collégiale, où elle est rendue à la vénération des fidèles (cfr. Van Dame Daniel).