Les diptères
Les diptères
Mais quelle mouche m’a piqué de choisir un sujet aussi vaste pour un article d’une page ? Plus de 150000 espèces regroupées en 174 familles ; 250 espèces identifiées au Scheutbos (il y en a beaucoup plus, mais nous avons atteint la limite de nos compétences : beaucoup de diptères sont très petits, et leur identification requiert souvent de cartographier les poils sur différentes parties de l’animal ; pas étonnant que les diptéristes soient qualifiés de sodomiseurs d’insectes, expression qui, dans le milieu de ceux qui ne se mouchent pas du pied, est préférée à celle d’enculeurs de mouches).
Lucilia cf sericata
Scaeva pyrastri, un brachycère
Leur caractéristique commune : une seule paire d’ailes, l’autre ayant été réduite à une paire de moignons appelés « balanciers ». A part cela, ils diffèrent tellement qu’on a éprouvé le besoin de créer deux sous-ordres : les brachycères (antennes courtes) et les nématocères (antennes longues).
Ptychoptera contaminata, un nématocère
Ils ont des yeux composés magnifiques, qui reflètent toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, et leur procurent une capacité exceptionnelle de détection de mouvement (vous avez déjà essayé d’attraper une mouche ?).
Ils goûtent avec leurs pieds (entre autres) : ils possèdent des sensilles gustatives sous les tarses. Beaucoup captent les sons en utilisant deux organes : celui de Johnston situé sur les antennes, et un organe tympanique situé à l’avant du thorax.
Stomorhina lunata
Poecilobothrus nobilitatus
Pour se trouver un partenaire de la même espèce, ils ont la chance de pouvoir utiliser des phéromones (molécules spécifiques « odorantes ») plutôt que de devoir examiner la disposition des poils sur leur dos… Pour faciliter les rencontres, beaucoup d’espèces organisent des rendez-vous en des lieux et époques déterminés. Vous pouvez par exemple pendant le mois de juillet observer la parade des Poecilobothrus nobilitatis au déversoir de la première mare du Leybeek (caillebotis du parc régional) : les mâles exhibent la tache blanche au bout de leurs ailes et exécutent des cabrioles acrobatiques pour impressionner ces dames.
Quelques espèces scélérates donnent une mauvaise réputation aux diptères : les mouches domestiques nous agacent et colportent des bactéries nocives, les moustiques (femelles ; note du rédacteur) nous piquent et propagent des maladies, les taons nous font prendre la mouche. Mais même ces espèces-là sont utiles : leurs larves nourrissent les poissons, nous débarrassent des excréments et des cadavres avec une efficacité sans pareille, évitent la pullulation des chenilles en les parasitant et contribuent fortement à la formation de l’humus. Si vous en êtes maintenant convaincus, j’aurai fait mouche.
Et enfin, ces diptères, quand vous les regardez de tout près, ils sont tout simplement beaux. Même la mouche à merde.
Scatophaga stercoraria mâle
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