Les Collemboles

Des esprits chagrins me rappelleront que  mon article sur « les ordres mineurs » devait être le dernier de la série sur les insectes. Eh bien, parole tenue : les collemboles, qui faisaient anciennement partie de la classe des insectes, forment aujourd’hui une classe à part, fait amplement justifié par les particularités de ces bestioles ; jugez-en plutôt :

Bien sûr, comme les insectes, ils possèdent 3 paires de pattes et une paire d’antennes. Mais aucune forme ou stade n’est ailé, et ils méritent déjà par ce seul fait d’appartenir à une autre classe (comme il en a aussi été décidé pour les diploures et les poissons d’argent). Ils possèdent aussi deux caractéristiques uniques qui les distinguent nettement des autres membres de la microfaune:

  • Un tube ventral extensible qui sert entre autres à coller l’animal à son support (d’où le nom « collemboles »), mais surtout à accroître, si besoin est, sa capacité de respiration (la membrane entourant ce tube est extrêmement fine et perméable à l’air) et à réguler sa pression osmotique (l’animal « boit » par ce tube)
  • Une « queue » en forme de fourche repliée sur son abdomen (la furca), maintenue en tension comme un ressort par un organe appelé « rétinacle » (un mot facile à placer dans une conversation courante), et que l’animal peut détendre brutalement pour se projeter en l’air afin de  fuir un danger.

02 dicyrtomina spDicyrtomina sp

02 orchesella villosa 2Orchesella villosa

L’usage de la furca est d’ailleurs le seul moyen qu’ils ont pour s’envoyer en l’air car, côté sexe, ils sont plutôt timides : le mâle dépose sur le sol un spermatophore, que la femelle vient ensuite recouvrir pour se féconder.

On trouve des collemboles dans tous les milieux, mais surtout dans la litière et  les premiers centimètres du sol. Ils se nourrissent principalement de végétaux en décomposition et de champignons, algues et bactéries.