On compare parfois le vol des odonates à celui des hélicoptères. Je trouve cette comparaison injurieuse. Pour les odonates, dont les performances en vol sont infiniment supérieures. Ce sont de véritables acrobates aériens, rapides et pouvant changer brusquement de direction, et même voler en arrière ! Leur secret ? Le découplage des ailes, qui peuvent battre indépendamment. Leur problème ? Un certain retard à l’allumage : comme de vieux diesels qui avaient besoin d’une résistance de préchauffage pour le démarrage, les odonates doivent préchauffer leur hémolymphe en exposant leurs ailes au soleil, pour qu’il devienne plus fluide et soit capable d’irriguer les grandes surfaces alaires (même problème pour les lépidoptères).
Les odonates ont de grands yeux globuleux qui leur confèrent une excellente vue. Vue, vol et mandibules en font des prédateurs très performants. Ce qui est sans doute à l’origine du nom anglais donné aux libellules : « dragonfly ».
On croit souvent que les odonates ne se trouvent que dans les milieux aquatiques. Or, on trouve fréquemment des adultes loin de toute mare ou tout ruisseau. En fait, les odonates ne sont inféodés aux milieux aquatiques que pour leur période de reproduction et leurs stades larvaires ; une fois la ponte terminée, les adultes partent chasser dans tous les milieux.